Elle fait tomber sa Peau d'âne et apparaît dans toute sa splendeur dans sa robe couleur du Soleil, provoquant l'émerveillement de tous. L'opération fut menée par, une édition avec deux DVD. L'iris, après voir isolé son visage, disparaît alors dans un écran vert : la Princesse va compléter sa métamorphose et prendre l'initiative ; lorsque la Reine rouge demande des informations sur la jeune fille à qui son fils a demandé la confection d'un gâteau. Par son discours intergénérationnel, le film acquiert au fil des années un statut culte[88],[10],[20]. Ces recherches ont donné lieu à un film documentaire de Pierre-Oscar Lévy et Olivier Weller[93], Peau d'âme, sorti en avril 2018 et récompensé par le Prix du Public lors du Festival d'Archéologie de Clermont-Ferrand ainsi que par la Mention spéciale du Jury lors du Festival International du Film d'Archéologie de Rovereto en Italie. Le tournage de SOS Noronha, où Demy était assistant, a permis au jeune cinéaste de parler à Jean Marais de son désir de rencontrer le poète et, sur ses conseils, il parvient à approcher l'artiste qui a l'habitude de « recevoir » et se montre « très gentil »[139]. La veille du tournage des scènes s'y déroulant, le lit imaginé ne répond pas du tout aux attentes des décorateurs et conduit à des improvisations de dernière minute pour régler ce qui apparaît comme une « catastrophe épouvantable » : « À sept heures du soir, le décorateur vient me dire : « C’est une catastrophe. Cette idée n'en reste néanmoins qu'au stade de projet, probablement à cause du malaise que certains thèmes de l'œuvre, comme l'inceste ou l'animalité, provoqueraient auprès d'un public américain culturellement imprégné de puritanisme[88]. 30005), dont est extrait un 45 tours comportant deux chansons interprétées en duo par Isabelle Aubret et Michel Legrand, Rêves secrets d’un prince et d’une princesse et Conseils de la Fée des lilas (disques Meys, réf. Catherine Deneuve aura en tout joué dans quatre films de Demy : « Mon père pourrait mettre un peu d'ordre dans les affaires du royaume. À la Princesse qui lui oppose que les fées ne vieillissent pas, la Fée répond : « C'est vrai, j'avais oublié... Néanmoins mon pouvoir sur les hommes diminue. Le chanteur Jim Morrison, icône des années 1960, se rend également à Chambord accompagné de son ami Alain Ronay, avec qui il a fait des études de cinéma et qui fera de nombreuses photos du tournage, et de Varda elle-même, chez qui il vient de passer plusieurs jours à Paris. Particulièrement lourdes, tout comme la peau de l'âne, elles rendent difficiles les déplacements de Catherine Deneuve dans les « escaliers interminables du château de Chambord[31] », si bien que pendant le tournage des tabourets sont passés directement sous ses jupons pour qu'elle puisse se reposer[32]. Le lit de la Princesse est complètement raté ; on ne l’a pas fait faire là où il aurait fallu. Le choix de Jean Marais pour le rôle du Roi bleu, lui qui incarnait la Bête chez Cocteau, est d'ailleurs lié à cette référence[132]. Peau d'âne est la première incursion du compositeur dans le genre du merveilleux et Demy le conforte dans sa première idée de mélanger des styles volontairement contrastés (baroque, jazz et pop) « pour faire naître la féérie ». Il était une fois… un roi (Jean Marais), qui jouit d'un grand prestige auprès de ses sujets et voisins, et qui est marié à la plus belle et vertueuse des reines. Au contraire, le château rouge est plutôt celui de l'ordre, de la soumission à l'homme et à son industrie, et du minéral : la pierre du château est nue et s'offre peu aux décorations, à l'exception de tableaux psychédéliques, similaires à ceux du château bleu, qui associent ainsi les deux royaume et peuvent annoncer plastiquement leur union finale[137],[40]. Mais le jeune homme paraît aveuglé par cette image de la Princesse dans sa robe du soleil, si bien qu'il ne lui reste qu'à détourner les yeux et s'enfuir. Un col identique apparaît par ailleurs à la fin du film sur la tenue de mariée de la Princesse, cette fois-ci, comme pour signifier qu'avec son choix de mariage conventionnel, ayant refusé de céder à la tentation de l'inceste, l'héroïne s'expose au risque de se voir par la suite défiée en beauté par de plus jeunes rivales[167]. L'expérience hippie du réalisateur imprègne en effet le film[88], cette rêverie tout particulièrement : les champs sont parsemés de curieuses fleurs colorées, la boisson coule à flots sur la table de banquet[29], les deux jeunes gens font vœu de rébellion (« Nous ferons ce qui est interdit[88] ») puis se laissent glisser au fil de l'eau en fumant le narguilé... Même la barbe du Roi rouge, homme peu disert mais à l'apparence bonhomme, évoque le Flower Power (« pouvoir des fleurs ») du mouvement hippie[68]. La présence récurrente de colombes à son entour, dans la cour du château ou dans sa chambre, exalte son innocence et sa pureté face à l'immoralité du projet de son père[144]. Il fait venir auprès de lui sa fille, qu'il avait rejetée depuis la mort de son épouse et qui s'était jusque-là divertie en chantant l'amour dans un jardin du palais (Amour, Amour). Mais, pour moi aussi, le film avait disparu. Elle a permis essentiellement de stabiliser le vieillissement du son et de l'image, notamment en convertissant la musique de Michel Legrand en qualité stéréo[104]. La subséquente crise de larmes de la Princesse élicite chez la Fée un comportement qui illustre encore davantage sa coquetterie : après lui avoir déconseillé de pleurer, les larmes étant selon elle néfastes pour la beauté du visage, elle finit sa toilette par quelques essais de robes dont elle fait varier la couleur. Une telle disparition et cette mise hors-fiction pourraient être à imputer aux exigences de la Princesse, qui a initialement réclamé la peau de l'âne, soit l'équivalent métaphorique de la puissance du roi, et l'a ainsi sacrifié comme en réponse à l'inceste[160]. Durant la préparation du film, Demy visionne de nombreuses fois la Belle et la Bête avec le directeur artistique Agostino Pace[138]. Elle réemploie la partition originale de Michel Legrand, qui a composé pour l'occasion dix minutes inédites de musique, et à qui le public fait une ovation lors de la toute première représentation. Cette célébration permet de réunir de nouveaux financements pour se concentrer sur les œuvres majeures du réalisateur, au nombre desquelles se retrouve Peau d'âne. Il en est de même lorsqu'elle revêt la peau de l'âne : c'est un miroir qui lui sert à déplorer sa transformation. Tout déplacement, exprimé par l'intermédiaire des changements de décors, tient davantage de la mutation d'une enveloppe et du récit que du passage d'un plan à un autre, puisque ses thématiques changent avec lui. Celle-ci a été laissée en place après le tournage, mais a finalement été détruite et brûlée par les propriétaires du domaine quelques années plus tard [91],[92]. Et pourtant, le monde ne semble exister que pour le beau : les déjections de l'âne sont valorisées pour ce qu'elles représentent aux yeux du roi, la robe « couleur de temps » demandée sans davantage de précision est confectionnée de sorte à représenter le « beau temps », et la première action de Peau d'âne en entrant dans son nouveau logis est de faire le ménage[152]. ». Ça n'avait pas de rapport avec le film lui-même, alors pourquoi en parler[31] ? Delphine Seyrig est doublée par Christiane Legrand[n 9], bien que l'actrice ait également enregistré la chanson de la Fée des lilas[66]. C’était horrible, inutilisable. Ça n'avait pas de rapport avec le film lui-même, alors pourquoi en parler, « Il avait fallu retravailler la peau. En incorporant au motif classique de la fugue des rythmes et des instruments plus modernes (comme les instruments électroniques), Legrand souhaite en effet se démarquer des thèmes médiévaux utilisés précédemment par d'autres films, tels Les Visiteurs du soir de Marcel Carné (1942)[65]. Le conte et son adaptation peuvent ainsi donner une vision réaliste du contexte historique, qui se traduit notamment par une représentation des classes sociales : le Prince s'interroge sur les souillons vivant dans la crasse, et la souillon en question empeste tant qu'elle provoque un évanouissement lors de la séance d'essayage de l'anneau. La version restaurée est également diffusée sur Arte le soir de Noël en première partie de soirée. Demy apprécie cette histoire de longue date, l'ayant montée dès l'enfance dans son propre théâtre de marionnettes[10],[11], de même que Cendrillon et d'autres contes des frères Grimm ou d'Andersen[12],[7] : « Autrefois, avant, quand j'étais enfant, Peau d'âne me plaisait particulièrement. » répondent immanquablement : « Avec papa. La sœur de Jacques Demy, Hélène, est aussi présente et effectue un stage de scripte aux côtés d'Annie Maurel[49]. Demy est profondément influencé par l'univers du cinéma de Cocteau, notamment par son adaptation du conte La Belle et la Bête, sorti en 1946[138],[53]. Ce court-métrage muet en noir et blanc reprend le canevas d'une féerie créée en 1838 au théâtre de la Porte-Saint-Martin et qui connut un grand succès populaire tout au long du XIXe siècle, mais pour lequel les auteurs, Émile Vanderburch et Laurencin, avaient modifié l'intrigue afin de ne pas y inclure la dimension de l'inceste : si la Princesse devait y porter une Peau d'âne, c'était pour châtier sa coquetterie et non plus pour échapper aux yeux de son père[n 3]. La course de peau d’âne reste aussi un hommage au cinéaste: une fois habillée de la peau de bête la princesse, désormais nommée peau d'âne, s’enfuit de chez son père en courant, dans une scène filmée au ralenti qui rappelle la scène de l’arrivée de la jeune Belle au château de la Bête[réf. Cette entreprise tient à la volonté d'Agnès Varda de restaurer les trois œuvres les plus iconiques du réalisateur, avec Les Parapluies de Cherbourg et Les Demoiselles de Rochefort[6]. Mais cet équilibre est rompu par le malheur : la reine se meurt de maladie. Demy renonce à la mise en scène ambitieuse dont il rêvait dès les premières moutures du scénario, en mars 1969, et qui prévoyait des plans mobiles et complexes au moyen de grues et de travellings[42]. L’entourage du cinéaste Martin Scorsese fait monter les attentes alors que le tournage de son prochain film, Killers of the Flower Moon s’apprête à entrer en production. Se montrant discrète sur le tournage, la vedette signe néanmoins un autographe pour Duncan Youngerman, le jeune fils de Delphine Seyrig. Si Peau d'âne est un conte de fées, Jacques Demy a une patience d'ange : nous attendions tranquillement. Les noces s'ensuivent : la Princesse épouse le Prince sous l'œil bienveillant de leurs familles, y compris du Roi bleu, qui se rend au mariage en hélicoptère en compagnie de la Fée des lilas. Elle est en position de force par rapport aux héroïnes classiques et apparaît comme une figure de la transgression des règles du genre. La cérémonie de remise des Oscars aura lieu le 25 avril au Dobly Theatre d'Hollywood et dans la gare d'Union Station à Los Angeles, devant un parterre de stars. [...] Il fallait que je la réadapte. Lors de la séquence tournée à Chambord, Jean Marais fait quotidiennement l'aller-retour depuis Paris, où il doit être présent chaque soir sur la scène du Palais-Royal pour jouer L'Amour masqué. Demy joue aussi avec les potentialités du matériel technique et n'hésite pas à placer la caméra à l'envers ou à inverser la pellicule au montage pour obtenir certains effets sans pour autant que l'image soit sens dessus dessous. Catherine Deneuve et Jacques Perrin sont respectivement doublés, comme dans les Demoiselles de Rochefort, par Anne Germain et Jacques Revaux. Doctor Sleep (2019) Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution Shining ([ʃ a ɪ n ɪ ŋ] Écouter) (The Shining), ou Shining: L'Enfant lumière au Québec , film d'horreur psychologique américano - britannique sorti en 1980 , est le onzième long métrage réalisé par Stanley Kubrick , avec Jack Nicholson , Shelley Duvall et Danny Lloyd dans les rôles principaux. Agnès Varda, épouse du réalisateur, vient souvent sur le tournage, de même que leur fille Rosalie, alors âgée de douze ans[10], qui obtient les faveurs des costumières et deux rôles de figuration, et héritera également du gros chat qui sert de trône au Roi bleu[48]. Dès les années 1950, il a établi le script d'une hypothétique adaptation de La Belle au bois dormant, qui ne donne pas de suite ; mais les films qu'il réalise au début des années 1960, Lola (1961) et Les Parapluies de Cherbourg (1964), font déjà référence aux contes de fées et jouent avec leurs codes[7],[8]. Préférant les tournages en décors naturels aux reconstitutions en studio, Demy est également favorable au caractère artisanal des effets visuels[29], qui contribuent selon lui à recréer l'atmosphère fantastique du conte, dans le même style que ceux de Georges Méliès[51] ou Jean Cocteau avant lui[52],[53]. Elle semble en fait mêler les caractéristiques de plusieurs femmes merveilleuses : à la fois fée marraine et prophétesse, puisque le Roi bleu loue sa « connaissance du futur », la Fée est un personnage en dehors du temps, peut-être perdue entre passé et futur, en tout cas dépendante de la foi que les hommes ont en elle[148],[n 21]. Habituée des tournages avec Demy, l'actrice tient bon : « Mais ces difficultés [l'inconfort des costumes] n'intéressaient pas Jacques [Demy]. […] Si bien qu'on peut dire de, « le film qu'on revoit pour la cent douzième fois », « la butte ordinaire de tous leurs quolibets et de tous leurs bons mots », « Les anciens ont écrit de fort belles choses, évidemment, mais... les poètes de demain devraient vous exalter davantage.